dimanche 25 septembre 2011

Rêve d'enfant dans une salle obscure - Épisode 8

J’avais enfin trouvé une idée de court-métrage et commencé à l’écrire. C’était une sorte de thriller fantastique à deux personnages intitulé La femme sous la lune. Un homme se retrouvait perdu en plein hiver dans une station balnéaire déserte, agressé par une femme armée, qui, après avoir mis sa voiture hors service, le prenait pour cible. J’avais néanmoins quelques problèmes de construction pour le rendre suffisamment intéressant, et peinais surtout avec les dialogues, ramenés pourtant à leur plus simple expression.



C’est à ce moment que Abdelkrim Bahloul me proposa de recruter des acteurs arabes pour son premier long-métrage, Le thé à la menthe. Je ne pouvais refuser, venant d’aménager dans un petit appartement dont le propriétaire n’attendrait pas l’évolution de mon scénario pour encaisser son loyer. Il n’était cependant plus question d’être employé comme stagiaire mise en scène, seul poste vacant sur le film, et quitte à en accepter le salaire je tenais à être crédité comme co-second assistant. La production y consentit et je rangeai mon manuscrit pour le laisser mûrir quelques temps.

Bahloul préfigurait le cinéma « beur », décrivant la vie à Paris des jeunes venant de la deuxième génération d’émigrés maghrébins. Avant lui, Naceur Ktari avec Les ambassadeurs, et surtout, oublié des dictionnaires, Ali Ghalem, avec Mektoub et L’autre France, avaient abordé courageusement les difficultés de la première génération. Dans l’histoire du cinéma français, Mektoub (1970) restera comme le premier long-métrage de fiction ayant dénoncé de plein fouet les conditions de vie des immigrés maghrébins en France.

Mektoub (1970) de Ali Ghalem

Abdel Kechiche, un jeune homme tout fou dont émanait un charme et un charisme exceptionnels, incarnait Hamou, le rôle principal du Thé à la menthe. Ce film à très petit budget fait partie des plus difficiles sur lesquels j’ai travaillé. Avec des moyens extrêmement limités pour la figuration, je n’avais que la solution d’embaucher des personnes sur place à la dernière minute, même en petit nombre. Passants et badauds étant rarement disponibles plus d’une demi-heure, nous nous devions de tourner le plus rapidement possible.

Abdel Kechiche
Le thé à la menthe (1983)

Un jour à l’aéroport d’Orly, n’ayant personne pour figurer des douaniers, je me suis précipité à la sortie d’un avion pour solliciter les passagers tandis que le réalisateur attendait. Des touristes ont accepté miraculeusement de se déshabiller dans les toilettes et de revêtir des costumes de douaniers trop courts pour eux. Presque contre leur gré, ils se sont retrouvés à jouer devant une caméra tandis qu’ils débarquaient de Caracas. Je ne sais même pas comment nous avons mis à mettre en boîte les séquences où la mère d’Hamou arrive d’Alger pour retrouver son fils. L’un de mes « douaniers », en l’occurrence un mari que sa femme pressée attendait, réceptionnait l’actrice Chafia Boudra dans un pantalon si court et si étriqué que l’on voyait apparaître ses chaussettes rayées rouges jusqu‘aux chevilles. Heureusement, grâce à l’adaptabilité de Bahloul et de son opérateur Charlie Van Damme, la scène fut filmée au-dessus des genoux.

Chafia Boudrah
Le thé à la menthe (1983)

Sur Le thé à la menthe, je suais vingt heures par jour, y compris les fériés, et l’impossible a été demandé à chacun. Nous n’avons pas tourné ce film, nous l’avons extrait de la mine.
Les rues de Barbès étaient en permanence transformées en studio, et l’on jouait avec le mouvement réel de la ville ; des rails de travelling étaient installés sur les couloirs de bus, la caméra reposait au milieu du trafic, et j’engageais des passants pour les transformer en joueurs de cartes et en quêteurs, juste le temps d’un plan.
J’avais aussi embauché pour m’aider un jeune homme en quête d’un stage, Christian Merret-Palmair, qui avait attendu pendant plusieurs jours aux abords du plateau.
Le tournage devait avancer coûte que coûte, parfois sans autorisation, et nous étions prêts à déguerpir de certains endroits d’une seconde à l’autre.

Dans une autre séquence, lorsque le personnage de la mère, vient porter du thé à un agent de la circulation, l’acteur en uniforme a été parachuté au milieu d’un carrefour encombré. Planqués dans une camionnette avec la caméra, nous avons lancé le tournage de la scène. À ce moment un car de police a surgi, plusieurs agents sont descendus et ont embarqué l’acteur dans le panier à salade toutes sirènes hurlantes.
Il m’a fallu poursuivre les flics en voiture jusqu’au commissariat pour récupérer le comédien qui, quelque peu molesté, a eu la peur de sa vie. J’ai eu beaucoup de mal à expliquer aux flics que nous tournions un film. Ils avaient arrêté l’acteur parce que son costume n’était pas réglementaire.

Buster Keaton
The cameraman (1928)

Une autre fois, la nuit dans les quartiers chauds de la Goutte D’or, une cinquantaine de personnes avaient accepté de figurer quelques heures dans le film. Au moment de la paye, munis de leur ticket de pointage, ils se sont rassemblés en une file d’attente. Étonnamment, lorsque j’ai distribué la dernière enveloppe la queue était aussi longue qu’au début… Des intrus avaient volé des tickets, d’autres les avaient falsifiés. Une énorme confusion régnait. Tous réclamaient leur dû à corps et à cris, et particulièrement ceux qui avaient travaillé, les escrocs ayant filé à toutes jambes. Il m’a fallu expliquer que la caisse était vide, mais le ton est monté et une bousculade s’en est suivie. J’ai dû fuir de toute urgence les lieux pour éviter les coups, étant poursuivi, mon sac arraché par quelques excités. Après être monté précipitamment dans ma voiture devenue la proie des coups de poings et des coups de pieds, j’ai démarré en trombe sous une pluie de projectiles.
Je ne remis  plus les pieds dans le secteur pendant quelque temps.

Marathon man (1976) de John Schlesinger

Ce tournage m’a éreinté. Je savais déjà que je ne resterais plus très longtemps assistant.
Eliane André, la régisseuse, m’avait beaucoup parlé d’un film de science-fiction sur lequel elle venait de travailler, Le dernier combat, qui s’était tourné en noir et blanc avec une toute petite équipe. Un soir après le tournage, elle m’a présenté son réalisateur : il avait vingt trois ans et s’appelait Luc Besson.

Le premier jet de mon scénario étant terminé, je demandais conseil à Bertrand Tavernier qui prit le temps de le lire. Il me fit des remarques judicieuses sur la nature des personnages et sur la construction du récit, en souleva les points faibles et  me suggéra quelques idées afin d’épaissir l’intrigue. Rien n’avait échappé à l’œil du maître. Après un certain nombre de modifications, je parvins à une nouvelle version plus solide et fis réaliser un story-board par un dessinateur. Cependant quelque chose ne collait pas, l’intrigue manquait toujours d’intensité. Je n’arrivais pas à créer suffisamment de rebondissements pour pouvoir captiver le spectateur.

Shining (1980) de Stanley Kubrick

Une nuit - on ne sait jamais d’où viennent les idées - j’imaginai la trajectoire d’un personnage dans une gare dont on ne verrait que les pieds. J’en parlais à Christian Merret-Palmair, devenu un ami. Il venait lui aussi du cinéma en Super 8 et nous avions la même culture. Emballé par mon idée, Christian, qui depuis est devenu réalisateur, voulut immédiatement l’écrire avec moi. En quelques jours nous avions la base de ce qui allait devenir mon premier vrai court-métrage.

Le téléphone sonna de nouveau et j’acceptais le premier contrat que l’on m’offrait, régisseur adjoint sur le film Fort Saganne d’Alain Corneau.
La production du film avait eu vent de ma contribution au Thé à la menthe. Patrick Meunier, le régisseur général, s’était intéressé à mon fichier d’acteurs arabes et à la manière dont j’avais travaillé sur le film. Nous étions restés en contact et quelques semaines plus tard, il m’engageait pour le tournage en Mauritanie.
Du jour au lendemain, je suis passé du plus petit film français à la production la plus coûteuse de l’année.

Un chauffeur (!) est venu me chercher pour m’accompagner à l’aéroport, et après douze heures de vol, j’atterrissais par 40° à l’ombre à Nouakchott.
Le tournage était commencé depuis plusieurs semaines. D’abord à Paris, en studio, puis en Tunisie, et il restait la partie certainement la plus difficile, celle du désert Mauritanien. Malgré une équipe de régisseurs sur place depuis un an et tous les efforts de la production pour subvenir aux besoins du tournage, le bateau prenait l’eau. Les problèmes de logistique s’étaient accumulés, il venait d’y avoir un clash, et la direction de production avait changé de main.

Mission impossible : "Bonne chance Jim ! "

Ma mission consistait à ravitailler l’équipe depuis Nouakchott, la capitale, vers Chinguetti, camp de base du tournage, petite ville dans les sables à cinq cent kilomètres au nord. Une centaine de personnes attendait chaque jour de recevoir vivres, médicaments, boîtes de pellicule et accessoires, par le petit avion de la production qui faisait la navette.

Chinguetti

Dès mon arrivée, je dus faire face à un monde pouvant se résumer à l’histoire du touareg qui rencontre un occidental avec une montre au poignet et qui lui dit : « Vous, vous avez l‘heure, mais nous, nous avons le temps. »


Il n’est pas possible en région mauritanienne de pratiquer le commerce et les échanges à la française, ni d’espérer obtenir quoi que ce soit dans la minute. Toute tenue vestimentaire touristique faite d’un short de surfer et d’un T-shirt fashion, vous condamne immédiatement à être inscrit dans cette seule ligne de mire : être un potentiel acheteur susceptible de payer le prix le plus élevé du marché mondial.

Il m’a fallu plusieurs jours pour faire ma place à Nouakchott et trouver une manière de contourner le problème. Je revêtis une tenue plus soft et passais beaucoup de temps chez l’habitant pour bien connaître leurs us et coutumes, tout comme les indispensables fournisseurs locaux susceptibles de valider les commandes provenant du tournage.
Celles-ci pleuvaient à longueur de journée, tant en ce qui concerne la mécanique pour les véhicules ensablés hors d’usage que le ravitaillement, les accessoires, les costumes, et les formalités incessantes de douane pour les innombrables allées et venues en comédiens, personnel et matériel venant de Paris.


J’avais parfois l’impression d’être un soldat perdu dans l’immensité, passant mon temps à trouver l’impossible par les routes les plus impraticables, à envoyer des messages par radio et à charger de vivres le petit avion Cessna d’Albina productions. Pour aller sur le tournage, il me fallait emprunter un avion à la carlingue branlante des lignes intérieures, digne d’Indiana Jones et le temple maudit. Le moteur avait de tels ratés que je songeais sérieusement à m’éjecter sur un canot gonflable à défaut de parachute.

Indiana Jones and the temple of doom (1983)

Dans les tourbillons des tempêtes de sable, la tête enveloppée d’un chèche, j’ai retrouvé mes compatriotes Alain Centonze et Bruno Nuytten, plutôt surpris de me voir débarquer tel Lawrence d’Arabie… Pour un peu, ils auraient cru à un mirage.

Il est impossible de réagir dans le désert comme ailleurs. C’est une autre planète, où s’achèvent la plupart des langages que nous connaissons dans le monde industrialisé, à fortiori dans le cinéma. Sans remise en question de son propre fonctionnement, toute tentative d’obtenir quelque chose est vouée à l’échec.


Au début, les autochtones riaient beaucoup lorsque je leur demandais de l’aide. Et plus j’insistais, plus ils riaient. Je n’avais pas d’autre solution que revêtir une djellaba et m’exprimer directement en arabe afin de ramener à des proportions raisonnables le délai d’obtention d’une citerne d’essence.
Pendant ce temps, le groupe électrogène étant ensablé, Bruno Nuytten éclairait ses plans de nuit au feu de bois, dans la perspective d’un nouveau groupe qui se fit attendre comme les Tartares dans le désert…
Pour obtenir le nécessaire, je devais aussi fumer une herbe locale en buvant pendant des heures du thé mauritanien. Après un premier thé « doux comme la vie », un deuxième « fort comme l’amour », et un troisième « amer comme la mort », au bord de l’apoplexie et dépouillé de tous mes ouguiyas (monnaie mauritanienne), je repartais avec de précieuses pièces de voitures ou des fusées éclairantes.


La possibilité de mettre un œil dans le viseur de la caméra d’Alain Corneau était rare. Au poste de régisseur, c’est quasiment impossible. La plus grande partie de job consiste à être en avance de plusieurs semaines sur le tournage pour pouvoir tout organiser.
Seuls quelques moments en équipe réduite lors de mes séjours sur le plateau, entre deux séquences de batailles, me permettaient d’apprécier le savoir faire du réalisateur qui était l’un des plus chevronnés avec lesquels j’ai collaboré. Corneau était un tenace, il obtenait toujours ce qu’il voulait, avançant méticuleusement et dans le plus grand respect des autres. Le cinéaste maîtrisait admirablement son film malgré l’adversité. Lorsqu’il était arrivé dans le désert pour la première fois, à Adrar  dans la passe d’Amogjâr, regardant au loin dans son viseur il avait confié à son équipe de décorateurs : « Le fort Saganne, je le veux ici… » En gros, il ne restait plus qu’à le construire. Les premiers techniciens étaient arrivés sur place un an avant le tournage.

Fort Saganne (1984)

Alain Corneau bénéficiait également d’une pléiade d’acteurs hors pair : Gérard Depardieu, Philippe Noiret, Catherine Deneuve, Sophie Marceau, ainsi que, dans des seconds rôles, les formidables Michel Duchaussoy, Hippolyte Girardot, Saïd Amadis, et l’inoubliable Roger Dumas.

Fort Saganne (1984)

J’eus souvent à m’occuper d’eux lors de leurs escapades de fins de semaines à Nouakchott. Gérard Depardieu débarquait à l’hôtel comme une escouade de militaires assoiffés à lui tout seul. L’acteur était capable de se transformer aussi bien en mécano si une voiture était en panne, qu’en boxeur lorsque ses élans se trouvaient soudain freinés par quelque attente trop longue à la douane. Durant ses moments de pause, nous avons eu de passionnantes conversations. Je le sentais encore habité par son personnage de Charles Saganne, officier français confronté au dépouillement et à l’âpreté du désert. Il parvenait à lui donner une profondeur fascinante.

Fort Saganne (1984)

Il me fallait user de tout mon sang-froid pour veiller à ce que le comédien parvienne à bon port et à l’heure dite sur le plateau deux jours plus tard, surtout l’envie lui prenait soudain de vouloir visiter le Sénégal. Gérard piqua sur moi des colères mémorables lorsque je devais le sortir d’un sommeil lourd et profond après un week-end tonitruant. Retenant mon souffle, mon seul but était qu’il parvienne au maquillage à l’horaire indiqué sur la feuille de service. Ce fut une expérience extrêmement enrichissante en ce qui concerne ma relation aux acteurs. Plus aucune star ne m’intimida par la suite. Au-delà cependant de quelques emportements, Gérard a toujours fait preuve de justesse. N’importe quel réalisateur ne peut que souhaiter un jour l’avoir devant sa caméra.

Fort Saganne (1984)

La courtoisie et l’humour à froid étaient le fort de Philippe Noiret. Debout aux aurores pour le maquillage, il aimait à observer d’un air amusé la horde de techniciens affamés se précipiter à la cantine après un dur labeur, oubliant parfois de lui laisser une place. Et lorsque l’un d’entre eux, s’en rendant compte, se levait pour lui offrir sa chaise, il répondait aussitôt : « Laissez, je déjeunerai après vous… ». Un jour il y eut quelque dépassement sur son planning. Je vins le chercher avec un peu d’avance et fus surpris de le voir qui m’attendait : « Vous êtes en avance, Philippe… » lui dis-je. Et lui de me répondre : « Comment ça je suis en avance, mais j’ai trois jours de retard ! »
L’acteur, que je retrouvais avec plaisir par la suite sur le tournage de Souvenirs, souvenirs de Ariel Zeitoun, était une leçon d’humilité à lui tout seul, pour tous ceux qui en manqueraient dans ce métier.


Fort Saganne (1984)

 Un peu frustré de ne pas pouvoir être plus présent sur le plateau, j’étudiais l’épais scénario de Louis Gardel, d’après son livre, et co-écrit par l’historien Henri de Turenne. Les dialogues étaient superbes, beaucoup d’émotion s’en dégageait. J’essayai d’imaginer ce que pourrait être le film, il y avait là une matière exceptionnelle. Le cinéma français renouait avec toute une tradition romanesque oubliée depuis la nouvelle vague, un souffle épique proche de Jacques Feyder, le réalisateur de La kermesse héroïque et de La loi du Nord. C’était un choix surprenant de la part du réalisateur de Série noire et de Police Python 357.


Ce tournage aura été un exploit des membres de l’équipe pour qu’Alain Corneau puisse chaque jour réaliser son film.
Le passage côté production m’a donné une vision encore plus réaliste du métier. Les producteurs, la plupart du temps malmenés, incarnent la face sombre du cinéma, celle où les risques sont les plus lourds : ils donnent à des créateurs les moyens dont ils disposent en prenant le risque de tout perdre.

Catherine Deneuve et Alain Corneau

Fort Saganne était le rêve fou d’une productrice, Albina du Boisrouvray, qui a eu l’incroyable audace de se lancer dans ce projet. Il est regrettable qu’elle ait perdu tragiquement son fils, François-Xavier Bagnoud, dans l’accident d’hélicoptère sur le Paris-Dakar en 1986 qui emporta aussi Daniel Balavoine et Thierry Sabine. François-Xavier était présent lui aussi sur le film, pilotant chaque jour le Cessna qui ravitaillait l'équipe.

Albina du Boisrouvray
François-Xavier Bagnoud

Au-delà des problèmes de logistique du film, la vision que je découvrais de l’Afrique, notamment son taux extrême de non alphabétisation et de pauvreté, changea à tout jamais ma perception du monde. Témoin chaque jour du pillage de mes poubelles par une horde d’enfants, rien ne pourrait plus être comme avant. Pour certains peuples il n’existe que la survie dans l’immédiateté. Cette prise de conscience me bouleversa à un tel point, qu’elle a influé par la suite, j’en suis certain, sur mes comportements. Que faire d’autre, sinon tenter chaque jour de continuer à être des humains dignes de ce nom dans nos sociétés ?

 De son côté, Albina du Boisrouvray s’occupe aujourd’hui à travers la Fondation François-Xavier Bagnoud, d’alerter les pouvoirs publics et de collecter des fonds pour venir en aide à plus de cent millions d’enfants orphelins, dont ceux du sida, à travers le monde.

Fondation François-Xavier Bagnoud

Fondation François-Xavier Bagnoud : http://www.fxb.org/

Rêve d’enfant dans une salle obscure, récit. © Bruno François-Boucher, 2011.

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