vendredi 15 juillet 2016

Du sang sur la promenade


Des enfants morts, des bébés écrasés, des parents, des amis, des promeneurs tranquilles. Tous décimés soudainement, telles des victimes sur un marché de Bagdad. La guerre est là, oui il faut bien le dire, ce n'est plus « seulement » le lot de l'Irak ou de la Syrie. Le sang a coulé de nouveau sur notre pays et, si l'émotion est omniprésente, pas question non plus de céder à la terreur ni aux amalgames. Des simples d'esprit prônent la haine, se détestent tellement eux-mêmes qu'ils en viennent à haïr tout ce qui bouge, un bébé, un enfant, n'ayant même plus le droit de vivre. 
Une longue liste de morts va de nouveau s'afficher sur nos réseaux, ce ne sera sûrement pas la dernière. Faudra-t-il à présent vivre comme en Israël en état de guerre permanente ? Notre monde a basculé déjà depuis le 11 septembre 2001 pour s'enfoncer peu à peu dans un conflit sournois et sanglant qui a vu naître les évènements de Charlie Hebdo, du Bataclan, de Bruxelles, d'Orlando et d'ailleurs.
Nous sommes la cible. La mort rôde, attend chacun d'entre nous. Elle peut frapper n'importe où, n'importe quand, c'est la volonté des djihadistes. A qui la faute ? Qui doit-on incriminer ? Les gouvernements ? Les pouvoirs publics ? Les dérives du monde ? La présence française en Syrie ? L'Islamophobie ? Tout est bon à prendre, on fait feu de tout bois, tout est récupéré politiquement, les esprits s'enflamment et les extrêmes tranchent dans le tas.
Ce monde est fou, il n'a pas retenu les leçons du passé. Qui que nous soyons, meurtris dans nos chairs, nous sommes condamnés à un éveil permanent, le pays endormi des fées ayant disparu dans les ténèbres.
Nous sommes désormais en train de changer. Nous ne pouvons plus ignorer les massacres à l'étranger, si loin de chez nous qu'ils semblent à peine réels puisque l'horreur a pris racine dans nos contrées.
Triste monde, désolant, qui n'est pas sorti de sa barbarie ancestrale. L'humain a cru en un monde meilleur, à tort. La nuit sanglante du 14 juillet à Nice nous rappelle nos pires cauchemars, installant insidieusement au fond de nos âmes des chocs traumatiques qu'une vie entière ne suffira pas à effacer.


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